•  

     

     

     

    il neige
    des flocons


    de coton
    sur le sapin
    de mon enfance
    les souvenirs en or
    surgissent au fil de l'eau

     

     

     

    Noël c'est coton

     

     

     

     

    aucun souvenir des jouets offerts...par contre je me souviens aller à pied avec mon père à la sortie du village, dans un petit bois qui appartenait à mon grand-père, chercher le sapin que nous ramenions dans une remorque à la maison...

     

     

     

     

    ...remous intérieurs...toutes les sensations qui reviennent : le parfum du sapin, les doigts collants de résine pour plusieurs jours, la douceur du coton que j'accrochais par petits bouts aux aiguilles, l'odeur des bougies lorsqu'on les éteignait avant de monter dans les chambres...douceur et sourires...

     

     

     

     

     

    Photos : bords de Loire à Orléans, pour plonger dans mes souvenirs.


    12 commentaires
  •  

     

     

    riche
    des images emportées
    au fond des yeux

     

     

     

    ...même basse (-0,77m)

     

     

     

     

     

    ...bouillonne à Orléans sous le pont Georges V

     

     

     

     

    et hop ! debout les bouillons !

     

     

     

     

    Photos : 1 au milieu de la Loire sur l'île Charlemagne
    (rive droite : cathédrale et Saint-Aignan)

    2 et 3 sur le pont Georges V (bannière)


    20 commentaires
  •  

     

     

     

     

    marquage au ciel

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Cette oeuvre de Milène Guermont, "Phares", est un phare de phares dialoguant avec l'obélisque de la Concorde, sur cette place où eut lieu en 1843 le premier essai d'éclairage public au monde. Sur une résille pyramidale de 29 m de haut (320 triangles de la taille de la face du pyramidion de l'obélisque) sont fixés des phares à leds. Phares encourage la transition énergétique, sujet central de la COP 21. Sa dorure s'intensifie jusqu'à épouser la couleur du pyramidion, pour souligner la symbolique originelle de l'Obélisque : passage de la terre au ciel.

     

     

     

     

    Pendant la COP 21, chacun pouvait transmettre en direct son battement de coeur à Phares pour qu'elle s'illumine et éclaire l'obélisque à son rythme.

     

     

     

     

    cette année, la grande roue est illuminée bleu-blanc-rouge...

     

     

     

     

    La fontaine des mers à l'envers

     

     

     

     

     

     

    ...démarquage au ciel...

     

     

     

     

     

    Photo: jeudi dernier, plein soleil sur la Concorde.


    9 commentaires
  •  

     

     

     

    toutes ces idées qu'on lance
    tout cet argent qu'on balance
    en l'air
    tout cela n'a pas, souvent,
    les retombées qu'on espère
    tout cela reste du vent

     

     

     

     

     

     

     

     

    ...sauf peut-être parfois, lorsqu'un bon cheval se met en colère, et qu'il rue des quatre fers, comme ça, pour voir où ça va...

     

     

     

     

     

    ...et s'il y a des retombées, des vraies, celles qui arrivent là où il faut, jusqu' en bas, celles qui ne sont pas interceptées plus haut, par les bandits de haut vol, alors l'événement est à marquer, d'un fer dans la pierre....

     

     

     

     

     

     

    Photos : île de Batz, Finistère, été 2015.


    10 commentaires
  •  

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


    15 commentaires
  •  

     

    l'autre jour je me suis arrêtée
    sur le bord de la route
    comme si
    j'avais besoin de prendre mon souffle
    avant d'entamer la traversée
    comme s'il
    avait fallu plutôt la faire à pied
    marcher au pas d'un arbre
    comme si
    chaque arbre allait me délivrer
    d'un souvenir trop lourd à porter

     

    et j'ai vu me racontant l'exode ma grand-mère
    mêlée aux files des migrants d'aujourd'hui
    des armées en déroute
    tous ces arbres qu'on a plantés là
    qui nous disent où l'on va
    et j'ai suffoqué encore entendant
    le grand arbre craquer*

     

     je suis remontée
    et j'ai tourné la clé
    et je suis repartie dans le bon sens
    parce qu'aujourd'hui la folie ça ne marche pas
    aujourd'hui la folie on la roule

     

     

     

     

     

     

    Mon père, ce héros au sourire si doux, Suivi d'un seul housard qu'il aimait entre tous Pour sa grande bravoure et pour sa haute taille, Parcourait à cheval, le soir d'une bataille, Le champ couvert de morts sur qui tombait la nuit. Il lui sembla dans l'ombre entendre un faible bruit. C'était un Espagnol de l'armée en déroute Qui se traînait sanglant sur le bord de la route, Râlant, brisé, livide, et mort plus qu'à moitié. Et qui disait: " A boire! à boire par pitié ! " Mon père, ému, tendit à son housard fidèle Une gourde de rhum qui pendait à sa selle, Et dit: "Tiens, donne à boire à ce pauvre blessé. " Tout à coup, au moment où le housard baissé Se penchait vers lui, l'homme, une espèce de maure, Saisit un pistolet qu'il étreignait encore, Et vise au front mon père en criant: "Caramba! " Le coup passa si près que le chapeau tomba Et que le cheval fit un écart en arrière. " Donne-lui tout de même à boire ", dit mon père.

     

     

     

     

    Photo : une route près de chez moi
    à la souris : Après la bataille, Victor Hugo.


    27 commentaires
  •  

     

    tout l'été ils ont marché
    sur l'eau et maintenant
     la rive les attend

    les derniers gerris le savent
    encore trois petits ronds et s'en iront
    hiberner sous les feuilles

    après le froid ils pourront
     retrouver la rivière
    et mourir au printemps

     

     

     

     

     

    Le passeur d'eau, les mains aux rames, A contre flot, depuis longtemps, Luttait, un roseau vert entre les dents.  Mais celle hélas! Qui le hélait Au delà des vagues, là-bas, Toujours plus loin, par au delà des vagues, Parmi les brumes reculait.

     

     

     

     

     

     

    Une rame soudain cassa Que le courant chassa, A flots rapides, vers la mer.  Celle là-bas qui le hélait Dans les brumes et dans le vent, semblait Tordre plus follement les bras, Vers celui qui n'approchait pas.  Le passeur d'eau, avec la rame survivante, Se prit à travailler si fort Que tout son corps craqua d'efforts Et que son coeur trembla de fièvre et d'épouvante.

     

     

     

     

     

    La rame dernière cassa, Que le courant chassa Comme une paille, vers la mer.  Le passeur d'eau, les bras tombants, S'affaissa morne sur son banc, Les reins rompus de vains efforts, Un choc heurta sa barque à la dérive, Il regarda, derrière lui, la rive : Il n'avait pas quitté le bord.  Les fenêtres et les cadrans, Avec des yeux fixes et grands Constatèrent la fin de son ardeur ; Mais le tenace et vieux passeur Garda quand même encore, pour Dieu sait quand, Le roseau vert entre ses dents.

     

     

     

     

     

    Photos : au bord de la rivière
    à la souris : des extraits du Passeur d'eau de Verhaeren


    10 commentaires