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Dis-nous tout...
Comme promis, revenons à notre mouton !
L'autre jour en farfouillant dans mes photos pour préparer une balade à Orléans, je retrouve ces 2 gargouilles et décide d'en faire un billet.
Un lion et un cochon, bizarre non ? que font-ils face à face ? Qu'ont-ils à se dire ? Tiens, Jean de La Fontaine en aurait-il fait une fable ?
Que nenni, rien chez lui n'associe ces deux bedaines...
C'est chez notre ami Google que je tombe sur un conte de Noé ma foi fort intéressant, dont vous pourrez consulter des variantes ici, ici, ici, ici, ou là, conte d'origine israélienne qui raconte comment Noé fertilisa sa vigne avec du sang de lion, de porc... de singe et de mouton !2 animaux sur 4 déjà...je retourne avec curiosité dans mes archives, et je retrouve la photo d'une autre gargouille, sans doute proche des deux précédentes (vu l'heure de la prise)... : bingo, un singe !
3 sur 4, cela ne peut plus être une coïncidence ! les bâtisseurs de la cathédrale d'Orléans auraient-ils utilisé ce conte ?! sachant que les églises ou les cathédrales étaient des livres d'images pour éduquer les ouailles qui ne savaient pas lire, à l'intérieur le bien, à l'extérieur le mal, cela semble cohérent.
Ces gargouilles seraient des caricatures d'hommes ivres, présentées pour dissuader les alcooliques de céder à leur passion coupable ? J'en aurai le cœur net, je retourne faire le tour de la cathédrale à la recherche du mouton !Vous imaginez la fébrilité avec laquelle je fais l'inventaire des gargouilles, je retrouve façade sud, à côté de la tour sud, les deux compères du billet précédent .
Le singe est bien leur voisin de gauche.
Mais leur voisin de droite est un volatile (il est question d'un coq, ou d'un aigle, dans certaines versions du conte). Et ? et ? et oui, juste après, dites-moi que je n'ai pas la berlue, c'est bien un mouton ?! ou un agneau ? ou une brebis ? bref, peu importe, le conte* y est !!!
* Ah au fait, Charles Perrault a étudié à l'Université d'Orléans...Et compte tenu du fait qu'une guirlande de grappes de raisin sert d'assise à toutes ces gargouilles, le doute ne semble plus permis. C'est le conte de Noé.
Et s'il fallait encore enfoncer le clou (en prime un clou d'une crypte d'Orléans), il y a une...synagogue dans les jardins de l'Evêché juste derrière la cathédrale...
Photos : cathédrale Sainte Croix, Orléans
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Commentaires
J'imagine très bien ta fébrilité en découvrant petit à petit que ton hypothèse était la bonne. Une enquête passionnante à travers de très anciens contes, je trouve ça génial!
Bravo, tu nous a bien tenus en haleine jusqu'au bout du clou du spectacle, avec en bonus des images superbes.J'aime cette enquête pleine de rebondissements et de surprises
où la solution que je pensais avoir trouvé n'est pas la bonne
Finalement toi aussi tu as trouvé la bonne longueur d'onde avec ces pierres ;-)
Sacré enquête que tu as mené là !! Bravo pour toutes ces infos... je serai une "ouaille" plus savante dorénavant !
Quant au clou de la fin.... admirable !!!
Hummm ! Peut-être aussi un rêve prémonitoire, l'arrivée de Noé et de son Arche... Il doit attendre tranquilou sur les hautes collines d'Orléans que le niveau de l'eau monte encore un petit peu afin de délivrer nos amis les bêtes réfugiées sur les toits de la cathédrale ... Quand à nous, il doit penser que nous sommes sauvés, puisque nous avons déjà tout prévu, les bottes en caoutchouc, celles qui montent presque au niveau du genou.
Arrivée de chez Alamanito, j'ai beaucoup apprécié cette page. J'aime quand on me raconte une histoire, qui plus est avec des images divines et en ménageant le suspense jusqu'au bout.
La photo du clou est magique.
Merci Mélanite.
Je repasserai avec plaisir et intérêt.
eMmA
Je suis ravi d'avoir découvert de surcroît une souris qui m'en a mis plein les yeux. Je ne manquerai pas de repasser dès que je les aurai un peu reposés.
Alma m'avait recommandé d'éteindre la lumière en partant mais je n'ai pas trouvé l'interrupteur.
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Le compte y est et c'est bien connu,les vignes du Seigneur sont impénétrables: Le mal reste à l'extérieur...Quoique pas toujours si on s'en refère aux enclos paroissiaux bretons qui fourmillent de détails croustillants...